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vendredi 11 mars 2011

87- Au Japon ce matin

Michel Tarrier ("2050 Sauve qui peut la Terre") : "Si par les effets de la globalisation, le monde est un village , la forêt planétaire est en passe de devenir un parc de ville ! Cela ne se remarque pas quand on a le nez dessus.
Mais depuis l'orbite terrestre, le constat des lambeaux qu'on arrache,jour après jour, aux couverts tropicaux est parfaitement lisible. En 2050, il ne restera de ces forêts que des vestiges.
Il y a huit mille ans, à l' époque où le chasseur -cueilleur devint sédentaire par le biais de l' agriculture , la masse forestière couvrait quelques 40% de la surface terrestre du Globe , soit près de 6 000 millions d'hectares. (...)

(...) on ne lésinait pas davantage sur les ressources forestières en Europe. Certains massifs littoraux furent la proie des constructions navales et plus tard, les forêts restantes furent mises à rude épreuve par l'avènement de la révolution industrielle, de ses usines de fusion et de ses fonderies. Si bien qu'à la fin du XIXème siècle , le couvert forestier était déjà perdu pour l' essentiel , entraînant avec lui les plus belles forêts gauloises, dont on ne doit la survivance de certaines qu'aux activités des chasses royales. (...) La déforestation s'accéléra évidemment dès la seconde moitié du XXème siècle , sous les effets de la démographie, d'une recherche éperdue du profit, d'une mécanisation performante dans l'abattage et des moyens de transports améliorés.

Les forêts des régions tempérées des pays nantis bénéficient d'un répit depuis les années 1960, avec une certaine prise de conscience de l' opinion publique , mais très injustement au détriment de lexploitation des forêts tropicales dont la cadence est devenue infernale.(...) L'Europe, importatrice de bois, doit être soucieuse des menaces qui pèsent sur les pays qui la servent et doit s' assurer que les bois importés le sont dans le contexte équitable de programmes durables et non dans le pillage des ressources.

(...) Le déboisement est donc devenu un épiphénomène sur l'essentiel du Continent Européen . L'usage ravageur du terrain par l'homme, en tant qu'agriculteur, bâtisseur, industriel , consommateur, promeneur ... n'est qu'à l'origine d'une érosion de 8% du territoire de l' Union Européenne.(...)

Le sujet de l'agriculture productiviste et de l'élevage intensif est en amont du déboisement et de la désertification quand il s'agit d'amplifier les surfaces pâturables. L'élevage sévit partout, mais avec avec un effet dorénavant accru dans les contrées vouées au soja transgénique ou à l'approvisionnement de la viande bovine destinée aux fast -foods. On dit ainsi que la forêt brésilienne est progressivement transformée en viande hachée.

L'élevage des animaux pour la consommation carnée revêt des conséquences désastreuses : érosion de la forêt équatoriale , réchauffement du globe, pollution et raréfaction des eaux , de l'eau, aridification, gaspillage des sources d' énergie , faim dans le monde. Epuiser des terres, de l'eau, de l'énergie, pour la production de viande est un mode éhonté et déviant d'exploiter les ressources de la Terre.
On consomme partout de plus en plus de viande et de lait . Depuis un demisiècle, la production mondiale de viande est passée de 44 millions à 221 millions de tonnes (...). Aux Etats-Unis 70% des céréales sont destinés aux animaux d'élevage (...). Dans un parc d'engraissement américain de 37 000 bovins, 25 tonnes de maïs sont distribuées chaque heure. 90% des cultures de soya, dévoreuses d' écosystèmes majeurs, vont aux animaux d'élevage.
Pour satisfaire à la demande , entre 1977 et 1980, le Brésil a augmenté de 400% ses exportations de soja ; simultanément 38 millions d'habitants étaient sous-alimentés et 10 000 petits Brésiliens mouraient de faim. Il faut 7kg de céréales pour produire 1 seul kg de boeuf. Si toutes les céréales utilisées pour le bétail américain étaient consommées directement, elles nourriraient 800 millions d'humains.
En 1985, pendant la famine en Ethiopie , ce pays exportait des céréales pour le bétail anglais . Aux Etats-Unis, les trois quarts de l'eau potable sont requis par l'élevage. Le méthane produit par les bovins engendre le même effet de serre que les polluants du transport automobile mondial.
La consommation de chair animale est à un tel point destructrice de l' environnement , source de pauvreté et de famine dans le monde, que le végétarisme apparaît comme la panacée universelle pour remédier à ces maux, une diététique porteuse d'une conscience légitime. En renonçant au régime carné , ou en reléguant la viande à une consommation plus subsidiaire, il s'agit tant de mettre un terme au dramatique recul de la forêt et à l'effet érosif du pâturage intensif (perte du substrat fertile), que de soulager considérablement la faim dans les pays exploités, d'administrer aux pays exploiteurs une alimentation moins pathogène et dégénérative (...).
Mais la filière des corps gras et de la viande a encore de beaux jours à vivre, tant nous sommes amateurs de déboisement, du malheur des autres , de l'acide urique et du cholestérol pour nous-mêmes. Un Français mange 100kg de viande par an, trois fois plus qu'il y a un demi-siècle. Les Etats-Unis transforment chaque jour mille tonnes de viande de boeuf en hamburgers, et chaque citoyen Nord-américain dévore durant sa vie 9 boeufs de 500kg.
Un hamburger de 115g (= 400 calories , sans compter le petitpainéponge et le reste) représente un potentiel de 8 000  calories d'énergie issue de combustibles fossiles utilisés pour sa production. On saccage 17m² de forêt tropicale , abritant une phytomasse de 75kg de plantes vasculaires et de vie animale, pour produire un steak haché de boeuf, chiffre évalué pour l'Amérique centrale. C'est tout de même imbécile de désosser des écosystèmes climatiques pour permettre une globalisation de la globésité !

Hamburger-frites -coca, c'est le tiercé protidique gagnant de l'obésité , épidémie planétaire qui touche les populations occidentales (celles qui ont de la chance ...) en leur conférant :diabète, maladies coronariennes, hypercholestérolémie, accidents vasculaires cérébraux, troubles respiratoires, certains cancers. Rien qu'aux Etats-Unis, où 64% de la population est en surpoids , la mauvaise alimentation "écrème" chaque année l'effectif de quelques 400 000 personnes (...). Sans parler de l'altération du fonctionnement social (discrimination) du petit enfant transformé en masse graisseuse , dont les experts disent que l' excès de poids est inversement proportionnel au niveau éducatif des parents . Il existe aux Etats-Unis des poussettes équipées d'un bidon de coca et d'une paille qui descend dans la bouche de l' enfant , afin que celui-ci n' ait pas à faire un geste pour s'abreuver.

Comment allons-nous nous y prendre pour nourrir neuf ou dix milliards d'humains, à l' horizon 2050 alors qu'à ce jour nous avons généré 800 millions de crève-la-faim ? En dopant ce qui restera de sol de davantage de substances létales ? Impossible , la terre est saturée. Et comme d'ici-là, les dernières forêts primaires auront été rasées comme maigre substitut énergétivore à la carence du pétrole, cette ressource sera aussi barrée." (...)
Nos forêts, nos montagnes, nos prairies, nos steppes ont pour destin à plus ou moins court terme celui de nouveaux Sahara, au mieux de futurs déserts de Gobi, où les ressources seront rares et où la sévère compétition pour la vie humaine n'autorisera que la subsistance de petits groupes nomades, comme le sont déjà les peuples Touaregs ou Mongols, à la recherche permanente de l'eau et de la nourriture.
Une interface permettra aux privilégiés de survivre dans les conditions artificialisées des grandes métropoles, cultivant par exemple des légumes hors-sol et en milieux clos, absorbant des protéines en dragées. Cette compétition finale se fera évidemment au prix de guerres et de querelles effroyables, telles celles auxquelles nous assistons déjà pour le "remodelage" du Moyen-Orient, en quête des ultimes ressources de pétrole.
Entre-temps, les éléments ne seront pas avares en cataclysmes, sécheresses engendrant des famines, inondations meurtrières résultant du lessivage des montagnes scalpées par le déboisement et du formidable bétonnage des milieux urbains, cyclones, typhons et un nombre incommensurable d'épiphénomènes ravageurs. (...) Plus la Terre s'échauffera, plus l'atmosphère contiendra et brassera d'énergie, plus puissante sera donc sa machine thermique, plus violentes ses manifestations. Les portions océaniques où la mer est assez chaude pour nourrir les typhons et les ouragans, s'étendront plus avant vers le secteur subtropical, et ces tempêtes dévasteront des contrées qui jusqu'alors les ignoraient."


Thalassa, le programme télévisé de France 3, bouleverse sa programmation. L'émission de ce soir sera consacrée à l'impressionnant tsunami provoqué par le violent séisme ressenti au Japon ce vendredi. Le site france3.fr vient d'annoncer que le numéro de Thalassa de ce vendredi 11 serait consacré au tsunami qui s'est abattu ce jour même sur le Japon. Cette catastrophe a été engendrée par le terrible séisme survenu quelques heures auparavant. Des énormes vagues de près de 10 mètres ont déferlé sur le littoral.
Présentée par Georges Pernoud à 20h35, l'émission décryptera en direct le phénomène qui devient de plus en plus fréquent. 
Cliquer sur ce lien ("oh non"), non pas pour voir du sensationnel (la vidéo ressemble à un film-catastrophe de grosse production hollywoodienne) mais pour essayer de comprendre ce qu'ont pu ressentir les habitants du Japon ce matin :  OH NON ....


SIX DANGERS MORTELS POUR LA CIVILISATION
DES FORAGES PETROLIERS DE PLUS EN PLUS PROFONDS ...
DES SCENARI DE FIN POSSIBLES !