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mardi 15 février 2011

59 - Fruits, légumes et fleurs de saison


Oui : les fleurs aussi ! C'était hier la Saint-Valentin et d'après le journal Business, les Britanniques auraient dépensé à cette occasion 107 millions de Livres en fleurs, 89 millions en bijoux et 55 millions en chocolats. Rien que ça ! Une fortune en roses, dont on sait qu'elles ne fleurissent pas en hiver.  Le journal Le Monde nous apprend ce matin que ces millions de roses offertes dans toute l’Europe proviennent à 70% du Kenya. Là-bas, ces fleurs ont du soleil mais elles exigent aussi beaucoup d’eau, la plus rare et précieuse des ressources de ce pays africain. Conséquence de l’emballement commercial occidental : les besoins en eau pour la floriculture saignent un pays à sec. Selon le biologiste David Harper, de l’université anglaise de Leicester, les ventes massives de fleurs assèchent tout particulièrement le lac Naivasha sur les bords duquel se sont installées les trois quarts des exploitations de roses kenyanes, d’immenses fermes industrielles qui pompent sans la moindre restriction les réserves du lac.

L’usage massif de pesticides et autres engrais par les cultivateurs empoisonne son eau et par conséquent la faune, la flore ainsi que les habitants. “Si les choses continuent de la sorte, si aucune régulation n’est mise en place, dans moins de dix ans, le lac ne sera plus qu’un étang boueux malodorant, avec des communautés humaines appauvries vivant difficilement sur ses rives dénudées. Au fur et à mesure que sa surface et sa profondeur se réduiront, il se réchauffera, entraînant la prolifération de micro-algues. Ce n’est plus qu’une question de temps pour que ce lac devienne toxique”, déplore le biologiste, qui mène depuis trente ans des études sur l’hydrologie de la région.
Ces roses, une fois coupées au Kenya, sont toutes acheminées vers la bourse aux fleurs d’Amsterdam, où elles sont achetées par de grandes enseignes qui leur apposent la mention “Origine : Pays-Bas”. Elles sont ensuite réexpédiées par avion aux quatre coins du monde pour se retrouver sur les étals français, anglais, allemands, américains ou russes, après avoir parcouru des milliers de kilomètres en polluant l’atmosphère. Tout ça pour offrir un cadeau qui manque pour le moins d'originalité et de spontanéité : tous les moutons ont fait hier ce même geste fondamentalement impersonnel. Quant aux nanas, si elles arrêtaient de bêtement suivre ce diktat des fêtes organisées par les commerçants, leurs mecs moutonnants ne seraient pas obligés d’acheter des fleurs pour éviter les réflexions d'une grognasse…

- Je me souviens on avait des projets pour changer tout ça, changer le monde, changer les choses avec des bouquets de roses
- nos vieux désirs supers, on serait tous un peu frères, le soleil donne la même couleur aux gens
-On avance ! C'est une évidence on n'a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens.On avance. On avance, on avance,on avance! Tu vois pas tout ce qu'on dépense ? On avance ... Faut pas qu'on réfléchisse, ni qu'on pense, faut qu'on avance ! Tous ces p'tits moments magiques de notre existence qu'on met dans des sacs plastiques et puis qu'on balance ...
- Je suis dans une belle ville, c'est déjà ça. Marcher dans une ville d'Europe, c'est déjà ça.
- Abdel, Rhamam, Martin, David, et si le ciel était vide ? Il y a tant de torpeur, de musiques antalgiques, tant d'anti-douleurs dans ces jolis cantiques, il y a tant de questions et tant de mystères, tant de compassion et tant de révolvers, tant d'angélus qui résonnent et si en plus il n'y a personne ?
- Il a tourné sa vie dans tous les sens pour savoir si ça avait un sens, l'existence. Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis, ravis de donner leur avis sur la vie. Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs, des haschich fumeurs et il a dit :  la vie ne vaut rien. Rien. Rien ne vaut la vie.
- Well, petite soeur, we'll have just to remember ...  When I'll be down. Attention plus personne, porteurs de glaces,de chewing-gums. Plus d'belle allure, chevaux glissant sur la Côte d'azur. Quand j'serai pomme, dans les souvenirs, dans les albums...
- Tu verras bien qu'un beau matin, fatigué, j'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté. Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi assis par terre comme ça. Avec dans le coeur plus rien pour s'émouvoir, alors pourquoi pas s'asseoir ? Depuis le temps qu'on est sur pilote automatique, qu'on fait pas nos paroles et pas notre musique, qu'on a le vertige sur nos grandes jambes de bazar, alors pourquoi pas s'asseoir ?
- On somnolait, chez nous, comme ça... comme dans ces nouvelles pour dames, de Somerset Maugham ...
-Les filles dans nos coeurs font des travaux d'aménagement souvent au marteau-piqueur et sans ménagement ... alors bulldozers, grosses machines, pelleteuses. Regardez dans ma poitrines le trou qu'elles creusent.
- On entend la conversation de la volaille qui fait l'opinion, qui dit "on peut pas être gentil tout le temps, on peut pas aimer tous les gens, y'a une sélection c'est normal, on lit pas tous le même journal."
- Aéroports du bout du monde. Fin de tournée. Drôle de monde, drôle d'ambiance...
- Dis, au moins le sais-tu ? que tout le temps qui passe ne se rattrape guère. Tout le temps perdu ne se rattrape plus.
- j'ai pleuré d'amour, vous en souvenez-vous ?
- Que feront-ils de tant de fleurs, maintenant qu'ils ne sont plus là ?
- quand j'ai le coeur à marée basse, rendez-moi le rire des enfants
- Regarde, quelque chose a changé, l'air semble plus léger, c'est indéfinissable.

Photos prises par Ticia dans le jardin de Tim (Somerset) en mai 2009